Ethique et soin : entre cristal et tectonique des plaques
Responsable de formation
Aujourd’hui, que peux apporter l’éthique à notre manière de prendre soin ? En quoi cette réflexion, issue de la morale, peut-elle nourrir le code de déontologie d’une profession ? Si l’éthique a bien un lien avec la philosophie morale de par son origine « ta êthe » (en grec, mœurs) et « mores » (en latin, coutumes), les deux termes ont, depuis, évolués avec des significations diverses.
On parle volontiers d’obligation morale, quelque chose qui s’impose à soi, non pas de manière extérieure comme le droit, mais plutôt comme une règle intérieure. Kant parle d’impératif catégorique pour la morale : « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps, comme une fin, et jamais simplement comme un moyen ».
L’éthique en introduisant une interrogation, l’éthique comme souci « sorte d’aiguillon qui doit être planté là dans la chair des hommes, qui doit être fiché dans leur existence et qui est principe d’agitation, principe d’inquiétude permanent au cours de l’existence » permet que s’organise d’autres plissements, d’autres fondements tel un éclat du soleil dans un cristal parfait, le fait paraître de multiples couleurs.
La tectonique c’est cette agitation permanente, plus ou moins latente, plus ou moins violente, qui nous accompagne dans la construction d’une profession. C’est cet espace d’humanité et de rêve qui permet au cristal de décomposer la lumière. Alors faut-il mettre du désordre dans l’ordre ou bien penser l’ordre à travers le désordre ?
« La difficulté d’être est toujours précieuse parce qu’elle problématise la vie. Quand la continuation de l’existence ne va pas de soi, la somnolence est impossible ». N’est-ce pas ce que l’on peut tout simplement souhaiter pour notre profession et ce qu’elle a à réaliser « avec et pour les autres dans des institutions justes ».
