Besoins de santé et de formation : vision internationale
Expert OMS
L’année 2006 illustre l’intérêt majeur que portent désormais les grands acteurs nationaux et internationaux à la question des PS (professionnels de santé).
L’Organisation Mondiale de la Santé en a d’ailleurs fait le thème de son rapport annuel et de la journée mondiale de la santé, le 7 avril dernier.
Si tous les pays sont concernés, il apparaît néanmoins utile d’essayer de dégager successivement les enjeux communs, les problématiques spécifiques aux PVD (pays en développement), puis les interactions entre ces multiples enjeux, avant de rappeler le plan d’action décennal élaboré par l’OMS pour y faire face.
La quasi-totalité des pays connaît un besoin en PS sans précédent.
Les 59 millions de PS ne suffisent pas et suffiront de moins en moins à répondre aux besoins de santé croissants sous la pression de multiples facteurs: apparition de nouvelles maladies, multiplication des conflits et des catastrophes naturelles, forte croissance démographique, vieillissement de la population dans la plupart des pays.
Dans son rapport 2006, l’OMS chiffre à 4,2 millions de PS le nombre de recrutements nécessaires pour faire face aux besoins de santé et aux nombreux départs en retraite des PS dans les prochaines années.
Dans ce contexte, les besoins en formation initiale et continue constituent un deuxième enjeu commun essentiel. Pour atteindre les Objectifs du Millénaire d’ici 2015, pour la seule Afrique il faudrait former 1 million de PS supplémentaires.
En outre, bien qu’à des degrés divers, tous les pays sont confrontés à la nécessité de renforcer les incitations et les conditions de travail pour attirer et fidéliser les jeunes vers les métiers de la santé.
De même, les problèmes liés à une mauvaise répartition des PS et à une attraction croissante des zones urbaines au détriment des zones moins peuplées représentent un quatrième enjeu partagé par tous les pays.
En ce début de XXIème siècle, la situation est paradoxale avec la coexistence d’immenses progrès médicaux, technologiques et pharmaceutiques et une situation sanitaire catastrophique dans les PVD.
Dans au moins 17 d’entre eux, l’espérance de vie a reculé.
C’est donc un immense mais passionnant travail qui attend tous les pays et les organisations internationales pour relever ces défis, dont la santé, l’économie et la qualité de vie de milliards d’êtres humains dépendent.
Concrètement, pour ce qui est l’OMS, de nouvelles résolutions ont été adoptées en 2006 par l’Assemblée Mondiale et un plan de travail pour 10 ans vient d’être lancé simultanément au rapport mondial. Il prévoit des mesures à court, moyen et long termes.