Du programme au curriculum : concepts
Président du CEFoReK
Les formations, notamment dans le domaine de la formation professionnelle, sont de plus en plus souvent rattachées à la notion de curriculum de formation en lieu et place de programme de formation. S’agit-il seulement d’un nouveau jargon à la mode ?
Historiquement, en France, l’Éducation Nationale s’est attachée à la notion de programmes. De l’école primaire à l’université sont définis des programmes, déclinés à partir du collège en programme par matière. Chaque programme décrit les contenus à enseigner et leur progression. Depuis quelques années et plus particulièrement depuis 1989, l’enseignement doit se centrer sur les élèves.
Parallèlement, la mise en place de la formation professionnelle s’est développée, en écho, sur la notion de programme des études. La formation des kinésithérapeutes a connu plusieurs programmes des études, jusqu’au dernier, toujours en vigueur défini par le décret du 5 septembre 1989.
Contrairement, à cette approche axée sur les programmes, les pays anglo-saxons ont développé une approche basée sur les curriculum. Comme le note Jean-Claude Forquin (1996), le curriculum recouvre une approche plus globale des phénomènes éducatifs, « une manière de penser l’éducation qui consiste à privilégier la question des contenus et la façon dont ces contenus s’organisent dans des cursus ». Le curriculum engage une philosophie politique de l’éducation, selon les objectifs et les finalités visés.
L’élaboration d’un curriculum renvoie à la notion de compétences et à la notion de référentiel professionnel. Aussi, celle-ci nécessite au préalable, l’identification d’un champ de savoirs (et savoir-faire) spécifiques à la profession considérée et l’élaboration de la didactique des concepts qui s’y rattachent. Dans un second temps, la conception du parcours de formation centré sur les étudiants peut être effectuée.