Ecritures et clinique: d’un texte à l’autre…
Directeur IFMK
Jean Signeryole décrit la diversité des formes de textes participant à la professionnalisation de la kinésithérapie : bilan diagnostique, dossier patient, travail écrit. Dans le champ de la formation, il observe un souhait de scientificité par le mémoire de recherche et une écriture témoignant de l’activité du praticien en situation, art et science, à l’essence même de l’activité soignante :
dimensions abstraites, théoriques et concrètes.
« Quelle visibilité donner au texte fabriqué par le kinésitérapeute ? L’écriture, moyen d’apparaître, c’est à dire physique, rend visible l’activité, les savoirs et savoir-faire, contestés car trop souvent invisibles. Qu’il s’agisse du sens donné et voulu par l’auteur : sur le fond, l’importance de cette acception de l’écriture est d’un certain point de vue politiquement correct ».
Si l’écriture doit s’accompagner de lectures, d’une démarche critique et de dialogues avec différents acteurs dont un directeur de mémoire, ces dimensions ne sont pas suffisantes pour former à la dimension humaniste ou clinique, de notre profession, au sens de « l’attention portée à ». En se centrant sur l’action menée par cette personne auprès du malade,en portant attention à ses raisonnements, perceptions, on permet au futur professionnel de se sentir progressivement adossé à un système de valeurs qui fonde sa démarche technique.
« Cette démarche de professionnalisation s’opère aussi en centrant l’accompagnement de l’écriture sur ce que ressent l’acteur, sur ce qu’il dit, se passe, les émotions partagées et non pas exclusivement sur la technique, en d’autres termes au scientifiquement correct… »
Cette perspective clinique se préoccupe de l’expression singulière du futur professionnel et du sens donné à son action : projet, courage, implications et appartenance.
