Evaluation des pratiques professionnelles
Directeur, Paris (75)
L’évaluation s’inscrit dans une pratique culturelle relativement récente dans le monde médical. Sur le plan des institutions, ce n’est qu’en 1986 que se crée le Conseil National de l’Evaluation du Médecin puis en 1992 l’Agence Nationale d’Evaluation du Médecin (ANDEM), en 1996 l’Agence Nationale d’Accréditation et d’évaluation de la Santé (ANAES) et en 2002 la Haute Autorité de Santé( HAS). Sur l’aspect des textes réglementaires l’évolution part des références médicales opposables en 1993, les contrats de bonne pratique en 2000 et ensuite les mesures s’accroissent rapidement jusqu’à l’obligation de l’évaluation individuelle des pratiques professionnelles des médecins. Toutes ces réglementations sont nombreuses parfois méconnues des intéressés et nous pouvons questionner leur efficacité.
Aussi au-delà des mesures réglementaires qu’est ce que représente l’évaluation pour les professionnels de santé ? A quelle philosophie se réfère-t-elle ? Comment prend-t-elle en compte la culture des personnes ? Quels sont les modèles de l’évaluation et les conceptions de la santé qui sont en jeu ? L’évaluation des pratiques est elle un instrument de management ou une démarche d’amélioration de la santé ?
Les modèles de l’évaluation ne constituent qu’une partie de l’outillage pour évaluer les pratiques. En effet les pratiques professionnelles réfèrent à des logiques ou modèles de la santé. Chaque modèle implique un rapport au patient à la société, à la maladie spécifique et par voie de conséquence un choix de modalités pratiques singulier.
La mise en interaction des modèles d’évaluation et des modèles de la Santé permet de réaliser des combinatoires de pratiques.
L’évaluateur des pratiques ne peut échapper à connaître les principaux modèles pour apprécier la cohérence des actes et leur pertinence en regard des référentiels.
L’évaluation des pratiques s’inscrit dans une démarche de professionnalisme. Dans cette démarche les acteurs de l’évaluation ne peuvent se limiter à une conception monoréférencée entrant dans le culte de la répétition, mais ils sont par leur culture auteurs d’une amélioration.