Formation curriculaire en kinésithérapie
Président du CNKS, Président du SNIFMK
Contexte général
Dans un entretien accordé au Quotidien du Médecin le 16 novembre 2005, les ministres de la santé et de l’Enseignement Supérieur annonçaient, de concert, une réforme des études des professions de santé. Cette transformation de la formation des professions de santé devait saisir « l’exceptionnelle opportunité » offerte pat le processus de Bologne (L.M.D). Dans un passé proche, les rapports Debouzie (juillet 2003), Matillon (août 2003) et Berland 2 (octobre 2003) envisageaient ou préconisaient déjà une réforme s’inscrivant dans le schéma européen de l’enseignement supérieur.
A l’issue de la « seconde vague » de réunions des cinq groupes de travaux co-pilotées par les conseillers des ministres, un comité de pilotage interministériel devait rédiger, avant début mai, un projet d’arrêté « de cadrage » préliminaire à une nouvelle série de concertations. Les premières applications de la réforme devaient intervenir dès la rentrée 2006. En cette rentrée, après les ambitieuses déclarations d’intentions du gouvernement, malgré les nombreux projets des organisations professionnelles et ceux des instituts, force est de constater que le processus semble arrêté.
Force est de craindre :
- que dans l’incapacité d’aboutir avant les échéances politiques de 2007, le projet de réforme des formation en santé ne devienne de fait un enjeu électoral.
- que les travaux sur l’application de la V.A.E se poursuivent à un rythme soutenu … pour le seul Diplôme d’Etat d’infirmier. La réforme des études de santé doit être le fruit d’une approche globale, alliant transversalité et spécificité, prévoyant harmonisation et passerelles. L’application de la V.A.E, à l’ensemble des professions de santé, se heurte au caractère réglementé des exercices professionnels… elle s’envisage néanmoins profession par profession, sans réflexion globale ou coordonnée ! Dans ce contexte la V.A.E sera-t-elle un moteur ou un frein pour la réforme de l’ensemble des formations ?
L’intégration des formations paramédicales dans le système L.M.D conduit à une « universitarisation ». Mais de quelle » universitarisation » s’agit-il ? Celle des structures où les instituts deviennent universitaires ? Celle des hommes : les formateurs relèvent de l’université ? ou seulement celle de la formation ? C’est plutot cette dernière qui dans le contexte global peut encore émerger reposant sur la base d’un cahier des charges, en terme notamment d’écriture des programmes et d’organisation de la formation, qui autoriserait une co-validation des enseignements, par les deux ministères concernés. La nature et les objectifs de formation des professions paramédicales doivent être définis par le ministère en charge de la santé publique et qui es qualité délivre les diplômes d’exercice. Il convient ensuite que l’écriture des programmes et l’organisation de la formation respecte un cahier des charges permettant aux universités de co-délivrer et co-valider la formation.
Démarche convergente
Le groupe « Convergence » a été mis en place en février 2005, en réaction à la volonté de la Direction Générale de la Santé de stopper les expérimentations en cours (21 I.F.M.K.), permettant l’admission en Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie par l’Université (P1, …).
L’objectif de la DGS était de revenir aux anciennes modalités de concours (Physique-Biologie-Chimie / Programme 1ère et Terminale Scientifique), qui ne satisfait pas les professionnels.
Le groupe « Convergence » s’est mis au travail et a pu proposer au Ministre, dès les premières réunions, les bases d’un livre blanc de la formation en Masso-Kinésithérapie qui présentait déjà les grandes trames de la refonte voulue par les professionnels.
Le livre blanc de la formation en Masso-Kinésithérapie s’est mis en place au travers de multiples rencontres, grâce à une volonté d’aboutir des différents partenaires, où chacun a fait les concessions et les efforts nécessaires.
Ce document pratiquement finalisé, après une dernière concertation des différentes instances, comprend :
- Des modalités d’admission en I.F.M.K.
- Une organisation des études
- La création d’un C.N.E.
- Une répartition en horaire et E.C.T.S. d’un programme d’études qui se veut souple et adaptable.
Ce travail en étroit partenariat a tenu compte de la nécessaire adaptation des I.F.M.K. au contexte locorégional.