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Kinésithérapie hospitalière en péril - Le projet 2019-2023

Kinésithérapie hospitalière en péril ! Le gouvernement saura-t-il écouter le cri d’alerte de la profession ?

Attractivité et fidélisation… Au-delà de l’indispensable question statutaire, les contributions de la kinésithérapie salariée en question.

Kinésithérapie hospitalière en péril ! Le gouvernement saura-t-il écouter le cri d’alerte de la profession ?

Attractivité et fidélisation… Au-delà de l’indispensable question statutaire, les contributions de la kinésithérapie salariée en question.

 

Novembre 2015

 

Le Collège National de la Kinésithérapie Salariée, s’associe au communiqué de presse « Kinésithérapie hospitalière en péril ! Le gouvernement saura-t-il écouter le cri d’alerte de la profession ? » publié le 24 novembre 2015.

 

Observant depuis sa création, l’évolution de la Kinésithérapie salariée, aussi bien en centres hospitaliers qu’en établissements ESPIC, le CNKS alerte depuis plusieurs années les tutelles, sur les difficultés de rémunération statutaires des professionnels, qui nuisent à l’attractivité de l’exercice salarié.

 

En 2008, à l’invitation de la DHOS, le CNKS a participé à l’élaboration de la monographie kinésithérapeute métier sensible. Le caractère sensible du métier étant défini, à la fois en terme de manque d’attractivité, mais aussi d’émergence de nouvelles pratiques professionnelles dans le champ salarié : exercices professionnels orienteur – diagnostiqueur (centré sur le chemin clinique) / hyper-techniciste (centré sur les pathologies, les technologies,…) / polyvalent ou plurivalent (centré sur une approche généraliste).

 

La contribution de la kinésithérapie salariée de demain serait une participation active au parcours de soins de patients de situation de handicap, par le développement les liens ville hôpital.

 

Une analyse medico-économique de l’impact des kinésithérapeutes au parcours de soins doit être menée, tant sur le court terme par les diminution de durées de séjours ou d’infections que sur les impact à long terme sur les situations de handicap, particulièrement dans un monde de la santé aux budgets très contraints et aux injonctions paradoxales : Comme assurer qualité et sécurité des soins avec des moyens de plus en plus contraint ? Comment parvenir à une formation clinique et tout au long de la vie de qualité ? Comment évaluer les pratiques professionnelles et valider les thérapies émergentes ? Comment fidéliser des professionnels qui s’épuisent par la non-qualité (Y. Clot) ?

 

Concernant les kinésithérapeutes salariés, et malgré la créativité des cadres de santé et des directions de ressources humaines pour adapter les défis organisationnels et statutaires de la continuité des soins, des postes restent difficiles à pourvoir. L’enquête et le forum organisés en 2008 par le CNKS ont mis en exergue que les freins au salariat restent le faible salaire, la prégnance de la hiérarchie, la rigidité des institutions et la non reconnaissance des professionnels.

 

Les arguments en faveur du salariat sont le salaire régulier, le travail en équipe, la stabilité des horaires et la diversité de l’exercice professionnel. Ces freins et ces avantages sont sous-tendus par des valeurs professionnelles fortes qui s’inscrivent autour des notions d’adaptabilité, de respect, d’autonomie-responsabilité et d’esprit d’équipe…

 

Le CNKS avait alors émis des propositions destinées aux instituts de formation, aux tutelles et institutions, aux professionnels et à l’encadrement pour valoriser ces constats et les décliner en actions. Parmi ces actions, au delà de la question irrésolue des statuts et des salaires, la triade activité-stratégie-performance (E. Roussel) est une piste qui permettrait de donner du sens au travail, une responsabilité aux acteurs, un management des interactions avec le corps médical et des opportunités en terme de condition de travail et d’évolutions professionnelles.

 

L’interprofessionnalité, la connaissance et la reconnaissance mutuelles des acteurs constitue à ce titre l’une des clés de la co-construction de projets de kinésithérapeutes, de cadres de santé, de directions d’instituts et d’établissements.

 

Charge maintenant aux tutelles d’analyser avec les kinésithérapeutes le sens et l’impact social et medico-economique de leurs rôles et leurs missions, et de revoir parallèlement les conditions statutaires et organisationnelles de l’attractivité et de la fidélisation de la kinésithérapie salariée de demain.

 

Kinésithérapie hospitalière en péril ! Le gouvernement saura-t-il écouter le cri d’alerte de la profession ? 

Les établissements de santé souffrent depuis des années d’un manque dramatique de masseurs-kinésithérapeutes. En 25 ans, la moitié d’entre eux a délaissé les hôpitaux. Les rares centres hospitaliers disposant d’un plein effectif ont recours à des efforts budgétaires conséquents, à de l’intérim ou à des kinésithérapeutes étrangers. Plus grave, des postes vacants sont pourvus par d’autres professions qui parfois sont hors du champ des professions de santé réglementées et pratiquent illégalement la masso-kinésithérapie.

 

En cause, le délaissement total des masseurs-kinésithérapeutes hospitaliers et médico sociaux tant publics que privés par l’Etat : les grilles de rémunération obsolètes sont en total décalage avec la réalité du marché du travail et avec le niveau de formation et de responsabilité des kinésithérapeutes.

Pourtant, les kinésithérapeutes salariés ont un rôle crucial dans nos établissements de santé. Ils sont garants de l’évaluation, du maintien ou de la restauration, des capacités physiologiques, gestuelles et fonctionnelles concourant à l’état de santé et à l’autonomie des patients. La présence des kinésithérapeutes est essentielle au bon fonctionnement des services, notamment en réanimation, en chirurgie, en médecine, en rééducation et SSR, en gérontologie ou en pédiatrie.

Dans les faits les kinésithérapeutes salariés :

  • sont rémunérés en début de carrière à hauteur de 1,05 SMIC ;
  • n’ont pas ou peu de perspectives de carrière ;
  • souffrent d’un sous-effectif chronique et croissant, les obligeant à ne répondre qu’à l’urgence du moment avec un impact délétère pour la qualité des soins et la satisfaction au travail ;
  • ne peuvent plus assurer correctement la formation des étudiants, qui éprouvent de plus en plus de difficultés à trouver des lieux de stage en établissements de santé ;
  • ne peuvent dégager du temps pour contribuer efficacement aux protocoles de recherche, et d’amélioration des pratiques ;
  • sont confrontés à des rigidités organisationnelles ou statutaires de moins en moins compatibles avec leurs attentes professionnelles…

 

Dénonçant avec force et conviction cette situation, qui, compte tenu de la vacance de nombreux postes de kinésithérapeutes dans les établissements, remet en cause l’égalité à l’accès aux soins sur l’ensemble des territoires, la profession unie et les organisations signataires demandent à Madame la Ministre :

  • La réalisation d’une enquête ou d’un rapport IGAS sur les besoins en kinésithérapie dans les structures de soins, et la place des masseurs- kinésithérapeutes dans le parcours de santé ;
  • L’ouverture immédiate de réflexions sur les missions, rôles, carrières et sur les organisations de soins des kinésithérapeutes hospitaliers ;
  • L’ouverture rapide, dans tous les secteurs, de négociations pour une revalorisation et une refonte des grilles salariales des kinésithérapeutes.

 

Contacts presse :

  • Alizé, Didier Lantz, didier.lantz@alize-kine.org – 06 61 44 09 41 ;
  • CFDT, Elisabeth Richard, Elisabeth.Richard1@univ-brest.fr ;
  • CFTC, Monique Bedel, mbedel@chcn.net – 06 63 78 93 01 ;
  • CGT Santé et Action Sociale, Frédérique Lecocq, frederique.lecocq@lrb.aphp.fr – 06 85 13 41 07 ;
  • CFE-CGC SNKS, Christophe Dinet, cdinet@chu-besancon.fr ;
  • Collège National de la Kinésithérapie Salariée (CNKS), Daniel Michon, d.michon@hopitaux-st-maurice.fr – 06 03 07 35 14 ;
  • Conseil National de l’Ordre des Masseur-Kinésithérapeutes, Franck Gougeon, franck.gougeon@ordremk.fr – 01 46 22 32 97 ;
  • Fédération Française des Masseur-Kinésithérapeutes Rééducateurs (FFMKR), Daniel Paguessorhaye, d.paguessorhaye@ffmkr.org ;
  • Force Ouvrière, Bernard Moréno, b-moreno@chu-montpellier.fr – 07 88 01 40 42 ;
  • Syndicat National des directeurs d’IFMK (SNIFMK), Philippe Sauvageon, philippe.sauvageon@ifmk-marseille.fr
  • SUD Santé-Sociaux, Jean Vignes, jvignes@sudsantesociaux.org ;
  • Union Nationale des masseurs-kinésithérapeutes aveugles et malvoyants (UNAKAM), Hortense Jean-Elie, unakam.asso@free.fr ;
  • UNSA Santé et Sociaux, François-Régis Sarhan : fr.sarhan@orange.fr – 06 76 74 63 22 ;
  • Union Nationale des Syndicats de Masseurs Kinésithérapeutes Libéraux (SNMKR/OK), Stéphane Michel, president@snmkr.fr – 06 22 16 13 24.

 

téléchargez le communiqué ici

Collège National de la Kinésithérapie Salariée

Villa Justine 1B, 7 boulevard Catherine Blum 13009 Marseille.