Fondements théoriques de pratiques ; la neurophysiologie au service de la rééducation
Docteur es Sciences, Marseille (13)
Le phénomène d’apprentissage sensori-moteur « ensemble de processus associés à l’exercice ou l’expérience conduisant à des modifications relativement permanentes du comportement habile » Schmidt (1982) ; accrédite l’hypothèse d’une stratégie élaborée et centrée sur les éléments informatifs permettant de faire d’une part l’économie d’une exploration exhaustive et d’autre part d’éviter l’effet de la précipitation manifestée lorsque le temps imparti à l’exploration d’un nombre donné d’éléments du champ est limité. Le sujet qui « anticipe » est donc celui qui relève dans la situation à laquelle il est confronté des indices perceptifs qui lui permettent de réduire l’incertitude événementielle spatiale ou temporelle de cette situation et par voie de conséquence d’y faire face de manière efficiente. Ceci correspond à la tendance générale de tout processus d’apprentissage, qui est d’inclure dans la commande centrale tout ce qui est possible pour l’accomplissement de l’acte moteur, avec passage d’un processus avec feed-back à un processus en feed-forward.
Tout être humain doit sélectionner, les informations pertinentes à la bonne réalisation de son action. L’expertise en sport est un très bon exemple de l’apprentissage sensori-moteur nécessaire pour la bonne réalisation des gestes techniques.
Pour maîtriser et contrôler tous nos actes moteurs il est primordial de pouvoir gérer au mieux son contrôle postural. Pour cela l’individu dispose de trois sources principales d’information : le système visuel, le système vestibulaire et le système somato-proprioceptif. Ne pouvant traiter toutes ces informations en même temps par le système nerveux central, le sujet est obliger de trouver une stratégie adaptative.
Les méthodes d’analyse de la posture et du mouvement revêtent un intérêt tout particulier dans le domaine de la rééducation et des sciences du sport. Ces données ont permis dans certains cas de mettre en évidence des anomalies qui ne sont pas discernables lors d’un examen clinique statique. Elles permettent aussi de mieux comprendre les facteurs qui peuvent intervenir dans la genèse des lésions. A l’avenir ces données devraient aider à mettre en évidence des informations utiles pour la compréhension de la physiopathologie des lésions, pour la prévention et pour la mise en place et l’évaluation de programmes thérapeutiques en traumatologie du sport.